Mana et tapu

Plusieurs notions étaient liées à la vie religieuse des anciens Polynésiens dont celles de mana et de tapu. Convoquer les dieux sur terre permettait aux hommes d’obtenir du mana, une force divine responsable de la santé, de l’équilibre, de la fertilité. Toute réussite ou échec était dû à la présence ou non de mana. L’absence prolongée des dieux sur terre faisait faiblir le mana, c’est pourquoi les dieux étaient invités régulièrement grâce à des rituels pratiqués sur le marae. Seuls les prêtres, les tahu’a, pouvaient accomplir ces rituels. Les dieux ne transmettaient leur mana qu’en échange de don. Plus le don était prestigieux, plus le dieu était incité à être généreux. C’est pourquoi, certains dons prenaient la forme de sacrifices humains.

Le mana concerne aussi bien les objets inanimés que les choses animées. Les objets inanimés acquièrent le mana en raison de leur proximité avec des personnes qui en ont ou parce qu'ils ont été associés à des événements importants, tels les rituels religieux.

Enfin, le sacré était également à l’origine d’une codification extrêmement forte de la société qui était régie par le tapu (qui désigne autant ce qui est sacré que ce qui doit être mis à l'écart, car sacré). Le tapu s’applique à une personne ou à une chose qui devient inviolable en raison de son caractère sacré. Un lieu tapu ne doit pas être approché. Une personne tapu, généralement un chef de haut rang, ne doit pas être touchée, et ce qu'elle touche devient également tapu. Le rāhui est une forme de tapu qui proclame un interdit, le plus souvent temporaire, sur l'exploitation de telle ou telle ressource naturelle.

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