Le triangle polynésien

C’est un immense triangle schématiquement tracé sur une carte dont les sommets sont formés par les îles Hawaii au nord, la Nouvelle-Zélande à l’ouest et Rapa Nui (l’île de Pâques) à l’est. Au centre de ce triangle se trouve l’archipel de la Société.

Le terme de Polynésie remonte aux Européens des XVIIIe et XIXe siècles et en particulier au français Jules Dumont d’Urville (1832) qui proposent de découper géographiquement la région Océanie en trois parties. Ainsi, trois aires ethniques sont identifiées la Mélanésie (îles noires), la Micronésie (les petites îles) et la Polynésie (les îles nombreuses). Aujourd’hui, on préfère adopter un découpage fondé sur la linguistique, distinguant les peuples non-Austronésiens (Aborigènes, Papous) des Austronésiens (partageant une origine de langue commune se situant vers Taïwan).

 

Les Polynésiens associent ce triangle à l’image d’une pieuvre. La pieuvre fe'e, feke, heke ou 'eke dans les langues du Triangle polynésien est le symbole du lien qui unit toutes les îles entre elles. Chez les Polynésiens, la mer n’a jamais été un obstacle. Terre et mer sont un continuum, grâce à la pirogue qui servait à relier les îles. C’est à travers les langues polynésiennes et le sens des mots que ce lien est révélé. En effet, le mot « pieuvre » est assimilé à un « vaisseau », un « navire » ou bien encore au verbe « glisser » et par extension « naviguer ». La pieuvre symbolise donc la pirogue et le voyage, dans le sens où ils servent de lien entre les îles. Les huit tentacules de la pieuvre sont les huit itinéraires permettant de relier toutes les îles de la Polynésie à Taputapuātea.

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