De la montagne au récif

Taputapuātea est un territoire mā'ohi qui se décrit culturellement du sommet de la montagne au tombant du récif.

  •  Le paysage comprend deux vallées dont les bassins versants sont clairement délimités par une ligne de crête qui délimite le bien : les vallées de ‘Ōpoa et de Hotopu’u. Elles se trouvent au pied des deux sommets emblématiques des montagnes Tea’etapu [1] (770m) et ‘Ōrofātiu [2] (825m).
  •  Le haut de la vallée de ‘Ōpoa est resté très sauvage avec la présence de forêts et formations végétales naturelles et anthropiques. Assez haut sur les contre-forts de la montagne Tea’etapu et proche du sommet, dans une zone très abrupte surplombant une falaise, se situerait selon la tradition orale le Marae Vaeāra’i [11] (empreinte sacrée), marae originel édifié par les premières chefferies et siège du dieu bâtisseur Ta’aroa, qui y posa son pied droit après avoir fait naître du chaos et façonné les différents mondes qui constituent l’univers polynésien. En contre-bas, le haut de la vallée compris entre [3] et [5] recèle plus de 300 structures archéologiques en pierre envahies par la végétation. Elles sont typiques des aménagements d’habitat de vallées tahitiennes avec des terrasses horticoles, des plateformes servant de soubassements à d’anciennes maisons en matériaux périssables, des marae, des lieux funéraires. L’implantation de ces anciens habitats semble avoir été liée à la production horticole.
  • Le bas de la vallée de ‘Ōpoa a été profondément modifié par l’occupation contemporaine et il ne subsiste que très peu de vestiges archéologiques. L'inventaire réalisé par le Service de la Culture et du Patrimoine en 2013 a permis néanmoins de relever le paepae i Haupitimanu [13] dont les dimensions en font l’une des plus grandes plateformes de chef recensée aux Îles de la Société. Au niveau du stade de football du village actuel se trouve le lieu-dit Matati’itahuaroa [21] qui était un ancien espace cérémoniel, lieu où s’exerçait le pouvoir et les grands rassemblements.
  • La vallée et la baie de Hotopu’u renferment des structures archéologiques ainsi que deux marae implantés en bord de lagon [28] et [29].
  • La pointe et le littoral de ‘Ōpoa contient le complexe du Marae Taputapuātea [18] (pour le découvrir en détail voir la rubrique « Le coeur du bien »)
  • Côté lagon, la passe Te Ava Mo’a [31], littéralement « la passe sacrée », se situe en face du complexe du Marae Taputapuātea. Elle constitue le passage entre les baies 'O'o'a Toa Hiva [15] et 'O'o'a Toa Tapu [16] et l'Océan, Te Mōana Nui ō Hiva [34], porte d'entrée du territoire autant qu'ouverture vers l'extérieur. Cette passe est, dans la tradition orale, la maison de Tumura'ifenua, la pieuvre géante mythique qui déploie ses tentacules vers tous les archipels compris dans le Triangle polynésien.
  • Le motu Atāra [32], îlot corallien, est situé sur le récif barrière non loin de la passe Te Ava Mo’a. Ce motu abritait les oiseaux marins guidant les navigateurs vers les terres et servait de lieu d’accostage aux pirogues arrivant de l'extérieur avant que l'autorisation d'entrer cérémoniellement sur le site sacré de Taputapuātea ne leur soit donnée.
  • À environ 150 m du récif barrière côté océan, derrière le motu Atāra,se situe Te Marae nō te Fe'e Nui [33], le marae sous-marin de la pieuvre mythique Tumura’i fenua.
2020 © Direction de la Culture et du Patrimoine