Maisons et infrastructures en bois

Les infrastructures en matériaux périssables (comme le bois, les fibres, le tapa, les plumes) étaient omniprésentes et disposées à l’intérieur ou à l’extérieur du marae. Il faut se représenter ces marae qui jusqu’au 18e siècle supportaient de nombreuses constructions et installations en bois aux différentes fonctions rituelles comme peuvent en témoigner les écrits et dessins des écrivains voyageurs européens.

Parmi ces éléments de bois, citons les plus remarquables tels que les unu, de grandes stèles en bois sculptées d'images anthropomorphes, zoomorphes ou géométriques, peints en couleurs vives obtenue à partir de pigments naturels, ils étaient érigés sur le ahu et dominaient la structure. On dénombrait également des tables d’offrande appelée fata. Celles-ci pouvaient atteindre jusqu’à 4m de hauteur, elles étaient soutenues par des poteaux en bois et placées sur les grands marae des chefferies, faisant face au ahu. Les offrandes qu’elles contenaient, composées de chair animale et accompagnées de fruits locaux, étaient destinées aux dieux. Des maisons étaient également associées au marae, disposées à l’intérieur ou à l’extérieur de son enclos. Sur les plus grands marae voués aux dieux suprêmes et aux ari’i, des maisons nommées fare ia manaha ou "maisons des trésors sacrés" étaient construites pour conserver les effigies (to’o et ti’i) et les objets les plus sacrés. Elle devait être érigée en une journée et une victime humaine était placée sous le poteau central. Les gardiens du marae y passaient la nuit.

Le Fare atua servait plus spécifiquement à transporter et à présenter l'effigie du dieu (to'o). La plupart des fare atua était rangée le long de la façade avant du ahu. Cette construction en forme d'arceaux rappelle un hangar à pirogue miniature, ne mesurant pas plus de 1,20 m. Son aspect la fit comparer à une arche par le Capitaine Cook.

La maison du prêtre ou fare tahutahu était située à l’avant, au-delà des murs d’enceinte du marae. Sur les marae les plus importants, on trouvait également les maisons des officiants qui entretenaient les marae et apportaient leur aide aux cultes. Une maison sur pilotis contenant les images des dieux, des ancêtres déifiés connue sous le nom de fare ti’i se trouvait également dans l’enceinte des plus grands marae, tel celui de Taputapuātea, dédié au dieu ‘Ōro.

On trouvait également des hangar à pirogue (Fare va’a) dont les dimensions varient en fonction des embarcations qu’ils abritaient. Les pirogues de guerre, les grands pahī, pirogues doubles à deux mâts, étaient placées sous les hangars dont les dimensions variaient de 25 à 55 m pour la longueur et de 8 à 12 m pour la largeur.

Le Fare tūpāpa’u était quant à lui la maison d'exposition du cadavre des chefs ari’i. Une longue table accueillait le défunt ari'i en position assise. Le corps était exposé durant la journée au soleil. Les individus importants, après avoir été exposés de cette manière, étaient transportés jusqu'à leur marae ancestral où l'on récupérait leur crâne pour le vénérer en tant qu'ancêtre déifié.

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