Si les marae existent partout dans l’aire polynésienne, puisant aux mêmes racines culturelles, les modifications architecturales sont intervenues différemment selon les archipels, en suivant les évolutions religieuses et rituelles locales. On trouve donc une diversification des marae selon les îles, même si le principe de la cour et des pierres dressées demeurent des caractéristiques communes.
C’est à partir du XIVe siècle que les marae ont fait l’objet d’innovations propres aux Îles de la Société. En particulier, les marae de Taputapuātea représentent des exemples architecturaux des marae monumentaux caractéristiques des Îles Sous-le-Vent. Orientés vers des éléments du paysage naturel très précis (tel que le sommet d’une montagne, une passe...), les marae ont pris la forme de cours pavées quadrilatérales (tahua), comportant à une extrémité, une plateforme rectangulaire, appelée ahu. Le ahu était la partie la plus sacrée du marae. Seul le chef et quelques prêtres pouvaient y monter lors des cérémonies. Dans la cour pavée du marae, étaient dressées des pierres ('ōfa'i ti'a) aux fonctions différentes : celles faisant face au ahu représentaient la position des dieux ainsi que la position généalogique d'une personne au sein de la famille. La pierre centrale était destinée au premier-né et les pierres dressées sur les côtés aux cadets. D’autres pierres étaient des pierres dossiers ('ōfa'i turu'i, tuturi) contre lesquelles les membres importants de la chefferie s'y adossaient pendant que les prêtres officiaient.