Les ancêtres des Ènata, comme toutes les populations des îles du Pacifique Sud sont originaires d’Asie du Sud-Est.
Le premier argument est linguistique, car les langues polynésiennes proviennent d’une proto-langue (langue reconstruite) de la famille austronésienne, issue du sud-est de Taiwan. Un autre argument, lui, était d’ordre génétique ! Les études sur la diffusion des plantes alimentaires, des animaux et des populations anciennes et modernes de Polynésie ont confirmé ce lien. Enfin, l’archéologie, par l’étude des traces matérielles laissées par les premiers navigateurs au fur et à mesure de leur découverte d’îles nouvelles, permet de retracer leur parcours d’ouest en est à travers l’océan Pacifique.
Longtemps considérée comme étant fortuite, la découverte puis le peuplement des îles polynésiennes répond en réalité à une stratégie d’exploration et de colonisation des premiers navigateurs. Cette colonisation est rendue possible par l’évolution technique des pirogues à balancier, par la connaissance des étoiles, des vents et des courants marins.
Ainsi, les ancêtres des Polynésiens s’établirent en Océanie Proche, à l’ouest de la Nouvelle-Guinée autour de 1500 ans av. J.-C. et y développèrent un complexe culturel appelé « Lapita ». Entre 1100 et 800 av. J.-C., ces Lapita, parlant des langues austronésiennes et naviguant sur des embarcations à voile, s’aventurèrent vers les îles d’Océanie lointaines du Vanuatu, de Nouvelle-Calédonie, Wallis, Futuna, Fidji, Tonga et Sāmoa.
Après une longue pause migratoire dans la zone Sāmoa-Tonga, les migrants repartaient vers l’est entre 900 et 1200 ans ap. J.-C. à la découverte de nouvelles terres dispersées sur le plus grand océan du monde couvrant près d’un tiers de la surface du globe.