La plate-forme des archers était destinée au tir à l’arc. L’architecture de ce type de plates-formes est très particulière et se caractérise par la forme concave de la partie frontale marquée par l’alignement en courbe des pierres plantées sur chant sur la face sud-est de la plateforme. Cette architecture en forme de demi-cercle signale une association possible entre cette discipline et le calendrier lunaire. Selon les experts, les jeux de tir à l’arc se pratiquaient, lors des périodes de pleine lune.
Ce type de plateforme bien particulière semble être une spécificité des Îles de la Société, puisqu'aucune autre plateforme de ce type n’a été découverte ailleurs en Polynésie, tout comme la pratique du tir à l’arc, qui semble limitée à ce seul archipel.
Le tir à l’arc était un sport sacré. En polynésien, il se nommait heiva te’a. Te’a, était le terme utilisé pour désigner le « sport des dieux » et donc un sport réservé aux chefs, à l’élite masculine composée des ari’i (c’est-à-dire les chefs), des ‘aito (les guerriers) et des ra’atira (les propriétaires terriens). Les rituels sacrés qui accompagnaient la pratique du tir à l’arc expliquent la présence nécessaire d’un marae à proximité. Après une séance de purification sur le marae, le tireur prenait place sur la plate-forme habillé pour l’occasion. Il ne s’agissait pas d’atteindre une cible mais de tirer le plus loin possible. L’archer tendait l’arc, flèche dirigée en hauteur, généralement orientée vers le sommet d’une montagne. Ici, la face concave de la plate-forme est orientée en direction du sud-est, vers la colline Matarepetā. Postés au sommet des arbres de part et d’autre du couloir de tir, de jeunes gens suivaient le parcours de la flèche, signalant son passage avec un morceau de tapa blanc ou d’un cri. Une flèche pouvait parcourir jusqu’à 800 mètres de distance. À l’issue de la compétition, les archers confiaient leur matériel et leurs vêtements confectionnés pour l’occasion aux personnes désignées pour cette tâche.